Michèle FREUD
Psychothérapeute, Praticienne en EMDR et en thérapies brèves

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C'EST DECIDE, J'ARRETE LA CIGARETTE !
1ère partie


" C'est facile d'arrêter, je l'ai fait au moins 100 fois "
Oscar Wilde

Campagne médiatique, interdiction de fumer, la lutte contre le tabac s’intensifie partout en Europe et les slogans sont légion : fumer tue Fumer est nocif pour la santé Fumer donc devenue totalement incorrect …
C’est à présent trois fumeurs sur quatre qui décident de dire stop . Nombreux sont en effet les fumeurs qui souhaitent s’affranchir de la cigarette. Leur combat est, la plupart du temps, émaillé de nombreuses rechutes et récidives car la nicotine est une vraie drogue à laquelle le fumeur doit sa dépendance.
Comme toutes les drogues, elle génère un sentiment de manque créant à la longue un état de tension et de nervosité extrême le cerveau s’accoutumant à la dépendance chimique de la nicotine.

Pourquoi fume-t-on ?

« J’ai commencé à fumer par mimétisme, pour faire comme mon ami, raconte Éléonore. Aujourd’hui, je suis prise à mon propre piège, après plusieurs tentatives, impossible de m’arrêter vraiment.»

Au début, le premier attrait est celui de la conquête. C’est au collège que l’on commence où la cigarette fait figure d’instrument d’émancipation. Fumer donne un sentiment d’appartenance à un groupe, symbolise une transgression de l'interdit, sert de béquille, donne une contenance, consume les angoisses, accompagne l’allégresse, étire le temps.. La cigarette est parfois même le dernier lien social.
Pour Philippe Grimbert , psychanalyste, elle est « un passe-partout du désir, elle saura combler le manque de chacun, quelle que soit sa structure psychologique.» Instrument de jouissance, elle est un rappel de la toute première satisfaction orale, en l’occurrence le sein ou le biberon. Elle offre de façon fantasmatique et illusoire, la sensation de combler ce manque, l’espace d’un instant.

Le tabac et ses dangers

Le tabac, on le sait, est un fléau mondial générant de nombreux problèmes de santé : hypertension, essoufflement, fatigue, vieillissement prématuré de la peau, bronchite chronique, infarctus, et bien sûr cancers, dont celui des poumons. Le nombre de décès d’après l’O.M.S. pourrait bien atteindre 10 millions en 2020.
Pour des raisons anatomiques et hormonales, hommes et femmes ne partageraient pas le même risque.

Les fumeurs multiplient les risques de troubles de l’érection et de problèmes d’infertilité.
Pour les femmes fumeuses, au moment de la grossesse, la probabilité d’avortements spontanés et de grossesses extra-utérines est multipliée par deux. Le risque de prématurité est accru et le poids de naissance des bébés sensiblement diminué. Sous contraceptif, chez la plupart des femmes, le tabac augmente très fortement le risque de formation de caillots dans les veines, les artères, et la probabilité de survenue d’un accident vasculaire est multipliée par dix.
Le tabagisme augmente aussi le risque d’ostéoporose, qui s’accroît lors de la ménopause. De nos jours les femmes fument davantage que les hommes et, si la tendance se confirme, dès 2020 elles seront plus touchées par le cancer du poumon que par le cancer du sein (ce qui est déjà le cas aux USA). La prise de conscience de tous ces dangers suscite incontestablement l’envie de s’arrêter de fumer.

Le principal responsable de la dépendance au tabac est la nicotine.

Qu’est ce que la nicotine ?

C’est une substance chimique huileuse de la classe des alcaloïdes, composante de la plupart des drogues, qui pénètre très rapidement dans l’organisme ; chaque bouffée de cigarette délivre une petite dose de nicotine. C’est une drogue dont l’action est très rapide, en une demi heure la nicotine quitte l’organisme et le fumeur recommence à ressentir l’angoisse du manque. Si cet état de manque se prolonge, il devient anxieux et irritable. C’est ainsi que s’installe la dépendance.
Dans la fumée du tabac, d’autres éléments toxiques interviennent :
– Le monoxyde de carbone (CO), c’est un gaz toxique qui se fixe sur l’hémoglobine des cellules du sang et forme la carboxyhémoglobine. Celle-ci prend la place de l’oxygène nécessaire à notre organisme qui, dès lors, souffre et augmente sa production de globules rouges. Les risques d’artériosclérose (épaississement par dépôt de la paroi des artères) et d’accidents vasculaires aigus sont importants.
– Des substances telles que phénols, stérols, alcools, esters, aldéhydes sont particulièrement irritantes. Elles sont à l’origine de la toux du fumeur puis, progressivement, de la bronchite chronique et de l’insuffisance respiratoire. Ces irritants favorisent également l’apparition de cancers du poumon.
– Les goudrons qui sont les principaux agents cancérogènes du tabac. Le benzopyrène et d’autres hydrocarbures sont notamment libérés lors de la combustion du tabac ; ils se déposent dans l’organisme, en particulier dans les voies respiratoires et, associés aux autres substances, provoquent des cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, de la trachée, des bronches, du pancréas, des reins et de la vessie. En somme, sur l’ensemble du parcours emprunté par les composants du tabac.
– La fumée de cigarette augmente également considérablement le niveau des radicaux libres, notamment les oxydes d’azote. Ces radicaux libres endommagent les cellules et provoquent un vieillissement prématuré, tout particulièrement au niveau cutané

Ils fument pour nous

Le fumeur passif respire la fumée répandue dans l’atmosphère. C’est la source la plus toxique et la plus dangereuse de pollution de l’air domestique, de par sa concentration élevée en produits toxiques, son temps d’exposition à tout âge par rapport aux autres pollutions atmosphériques extérieur, car la fumée contient plus de 4000 substances chimiques et plus de 60 produits cancérogènes.

Tabac et dépendances

« J’ai tenté d’arrêter de fumer de nombreuses fois, mais je finis toujours par craquer au bout de quelques jours. Je manque de volonté » avoue Pierre, désappointé.

Ce qui est parfois analysé comme un manque de volonté n’est en fait que le signe d’une vraie dépendance, d’où l’incroyable difficulté à rompre le lien. Le moyen infaillible de savoir si vous êtes dépendant est de stopper la cigarette. En général, vous constaterez très vite combien vous souffrez de ce syndrome de sevrage. En fait, vous êtes victime de trois types de dépendances :
– une dépendance physique
– une dépendance psychique :
– une dépendance comportementale

Pour réussir à vous déconditionner totalement, le sevrage de ces trois addictions est absolument nécessaire.

Dépendance physique et sevrage physiologique

La dépendance à la nicotine rend en effet la démarche difficile. Cette substance se fixe sur des récepteurs du système nerveux du cerveau et provoque des effets euphorisants et stimulants. Le corps s’habitue à sa dose de nicotine et sa disparition entraîne un état de manque se traduisant par une nervosité, une irritabilité, une agitation.

La dépendance psychique, émotionnelle

« Je suis très émotive et j’ai vraiment besoin d’allumer une cigarette quand une émotion me gagne, elle me permet aussi de mieux supporter le stress » dit Chantal pourtant motivée par un sevrage.

L’envie d’allumer une cigarette est, la plupart du temps, rattachée à une situation, une pensée, une émotion. La nicotine prend le contrôle de l’organisme et procure très vite un soulagement, un sentiment de satisfaction. Ainsi, la cigarette est liée à différents plaisirs recherchés dans le tabac : sensation de détente, de stimulation intellectuelle, elle peut être un remède, un baume pour les bleus à l’âme. La dépendance psychique se traduit alors par le besoin de retrouver ces sensations.

La dépendance comportementale

« J’allume de façon machinale et automatique une cigarette, notamment quand je discute avec mes amis qui sont d’ailleurs fumeurs eux aussi, c’est devenu une habitude, un rituel… » Dit Daniel

Si, comme Daniel, vous êtes « conditionné » à allumer des cigarettes, le geste est ancré en vous comme un acte positif de nature à procurer du plaisir. Aussi, cette dépendance comportementale peut causer l’échec du sevrage si elle n’est pas également prise en charge. Il vous faudra réfléchir à la façon remplacer cette gestuelle.

Une prise de conscience nécessaire

Votre décision de cesser de fumer fait souvent suite à une longue période de maturation pendant laquelle vous avez intégré des messages qui vous incitent à l’arrêt et qui vous ont mis en quelque sorte le pied à l'étrier. Vous pensez que la cigarette vous apporte plaisir, détente ou bien-être ? Prenez bien conscience que « ce terme de plaisir ne s’adresse qu’à une petite partie du cerveau (représentant moins de 1% du corps) pour laquelle le tabac est devenu une drogue et ne s’adresse pas aux autres organes qui composent 99% du corps et pour lesquels le tabac est une souffrance » signale le Dr J.M Benhaiem . Elle est pour vous un moyen de lutter contre l’anxiété ou le stress ? Pensez-vous que la cigarette vous aide à vous détendre ? Rappelez-vous que la nicotine est un composant chimique qui produit sur l’organisme l’effet d’un excitant, il agit sur l’augmentation du rythme cardiaque et ne fait qu’ajouter du stress au stress.

Quel que soit votre âge, le sevrage tabagique présente des bénéfices dont vous tirerez avantage. De nombreuses études ont prouvé que l’arrêt du tabac améliore considérablement la santé au quotidien. Une partie des effets est réversible comme par exemple la probabilité de récidive d’infarctus du myocarde qui est diminuée par deux, un à deux ans après sevrage et qui après une dizaine d’années sans tabac est la même que pour les personnes qui n’ont jamais fumé, sans compter les nombreux bénéfices immédiats au quotidien (teint plus clair, peau plus lisse, souffle retrouvé, plaisirs des sens etc.…)

Lire la 2ème partie de cette chronique


*Par Michèle Freud

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