C'EST DECIDE, J'ARRETE LA CIGARETTE !
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Campagne médiatique, interdiction de fumer, la lutte contre le tabac
s’intensifie partout en Europe et les slogans sont légion : fumer
tue Fumer est nocif pour la santé Fumer donc devenue totalement incorrect
…
C’est à présent trois fumeurs sur quatre qui décident
de dire stop . Nombreux sont en effet les fumeurs qui souhaitent s’affranchir
de la cigarette. Leur combat est, la plupart du temps, émaillé
de nombreuses rechutes et récidives car la nicotine est une vraie drogue
à laquelle le fumeur doit sa dépendance.
Comme toutes les drogues,
elle génère un sentiment de manque créant à la longue
un état de tension et de nervosité extrême le cerveau s’accoutumant
à la dépendance chimique de la nicotine.
« J’ai commencé à fumer par mimétisme, pour faire comme mon ami, raconte Éléonore. Aujourd’hui, je suis prise à mon propre piège, après plusieurs tentatives, impossible de m’arrêter vraiment.»
Au début, le premier attrait est celui de la conquête. C’est
au collège que l’on commence où la cigarette fait figure
d’instrument d’émancipation. Fumer donne un sentiment d’appartenance
à un groupe, symbolise une transgression de l'interdit, sert de béquille,
donne une contenance, consume les angoisses, accompagne l’allégresse,
étire le temps.. La cigarette est parfois même le dernier lien
social.
Pour Philippe Grimbert , psychanalyste, elle est « un passe-partout du
désir, elle saura combler le manque de chacun, quelle que soit sa structure
psychologique.» Instrument de jouissance, elle est un rappel de la toute
première satisfaction orale, en l’occurrence le sein ou le biberon.
Elle offre de façon fantasmatique et illusoire, la sensation de combler
ce manque, l’espace d’un instant.
Le tabac, on le sait, est un fléau mondial générant de
nombreux problèmes de santé : hypertension, essoufflement, fatigue,
vieillissement prématuré de la peau, bronchite chronique, infarctus,
et bien sûr cancers, dont celui des poumons. Le nombre de décès
d’après l’O.M.S. pourrait bien atteindre 10 millions en 2020.
Pour des raisons anatomiques et hormonales, hommes et femmes ne partageraient
pas le même risque.
Les fumeurs multiplient les risques de troubles de l’érection et
de problèmes d’infertilité.
Pour les femmes fumeuses, au moment de la grossesse, la probabilité d’avortements
spontanés et de grossesses extra-utérines est multipliée
par deux. Le risque de prématurité est accru et le poids de naissance
des bébés sensiblement diminué. Sous contraceptif, chez
la plupart des femmes, le tabac augmente très fortement le risque de
formation de caillots dans les veines, les artères, et la probabilité
de survenue d’un accident vasculaire est multipliée par dix.
Le tabagisme augmente aussi le risque d’ostéoporose, qui s’accroît
lors de la ménopause. De nos jours les femmes fument davantage que les
hommes et, si la tendance se confirme, dès 2020 elles seront plus touchées
par le cancer du poumon que par le cancer du sein (ce qui est déjà
le cas aux USA). La prise de conscience de tous ces dangers suscite incontestablement
l’envie de s’arrêter de fumer.
Le principal responsable de la dépendance au tabac est la nicotine.
C’est une substance chimique huileuse de la classe des alcaloïdes,
composante de la plupart des drogues, qui pénètre très
rapidement dans l’organisme ; chaque bouffée de cigarette délivre
une petite dose de nicotine.C’est une drogue dont l’action est
très rapide, en une demi heure la nicotine quitte l’organisme et
le fumeur recommence à ressentir l’angoisse du manque. Si cet état
de manque se prolonge, il devient anxieux et irritable. C’est ainsi que
s’installe la dépendance.
Dans la fumée du tabac, d’autres éléments toxiques
interviennent :
– Le monoxyde de carbone (CO), c’est un gaz toxique qui se fixe
sur l’hémoglobine des cellules du sang et forme la carboxyhémoglobine.
Celle-ci prend la place de l’oxygène nécessaire à
notre organisme qui, dès lors, souffre et augmente sa production de globules
rouges. Les risques d’artériosclérose (épaississement
par dépôt de la paroi des artères) et d’accidents
vasculaires aigus sont importants.
– Des substances telles que phénols, stérols, alcools, esters,
aldéhydes sont particulièrement irritantes. Elles sont à
l’origine de la toux du fumeur puis, progressivement, de la bronchite
chronique et de l’insuffisance respiratoire. Ces irritants favorisent
également l’apparition de cancers du poumon.
– Les goudrons qui sont les principaux agents cancérogènes
du tabac. Le benzopyrène et d’autres hydrocarbures sont notamment
libérés lors de la combustion du tabac ; ils se déposent
dans l’organisme, en particulier dans les voies respiratoires et, associés
aux autres substances, provoquent des cancers de la bouche, du pharynx, du larynx,
de l’œsophage, de la trachée, des bronches, du pancréas,
des reins et de la vessie. En somme, sur l’ensemble du parcours emprunté
par les composants du tabac.
– La fumée de cigarette augmente également considérablement
le niveau des radicaux libres, notamment les oxydes d’azote. Ces radicaux
libres endommagent les cellules et provoquent un vieillissement prématuré,
tout particulièrement au niveau cutané
Le fumeur passif respire la fumée répandue dans l’atmosphère. C’est la source la plus toxique et la plus dangereuse de pollution de l’air domestique, de par sa concentration élevée en produits toxiques, son temps d’exposition à tout âge par rapport aux autres pollutions atmosphériques extérieur, car la fumée contient plus de 4000 substances chimiques et plus de 60 produits cancérogènes.
« J’ai tenté d’arrêter de fumer de nombreuses fois, mais je finis toujours par craquer au bout de quelques jours. Je manque de volonté » avoue Pierre, désappointé.
Ce qui est parfois analysé comme un manque de volonté n’est
en fait que le signe d’une vraie dépendance, d’où
l’incroyable difficulté à rompre le lien. Le moyen infaillible
de savoir si vous êtes dépendant est de stopper la cigarette. En
général, vous constaterez très vite combien vous souffrez
de ce syndrome de sevrage. En fait, vous êtes victime de trois types de
dépendances :
– une dépendance physique
– une dépendance psychique :
– une dépendance comportementale
Pour réussir à vous déconditionner totalement, le sevrage de ces trois addictions est absolument nécessaire.
La dépendance à la nicotine rend en effet la démarche difficile. Cette substance se fixe sur des récepteurs du système nerveux du cerveau et provoque des effets euphorisants et stimulants. Le corps s’habitue à sa dose de nicotine et sa disparition entraîne un état de manque se traduisant par une nervosité, une irritabilité, une agitation.
« Je suis très émotive et j’ai vraiment besoin d’allumer une cigarette quand une émotion me gagne, elle me permet aussi de mieux supporter le stress » dit Chantal pourtant motivée par un sevrage.
L’envie d’allumer une cigarette est, la plupart du temps, rattachée à une situation, une pensée, une émotion. La nicotine prend le contrôle de l’organisme et procure très vite un soulagement, un sentiment de satisfaction. Ainsi, la cigarette est liée à différents plaisirs recherchés dans le tabac : sensation de détente, de stimulation intellectuelle, elle peut être un remède, un baume pour les bleus à l’âme. La dépendance psychique se traduit alors par le besoin de retrouver ces sensations.
« J’allume de façon machinale et automatique une cigarette, notamment quand je discute avec mes amis qui sont d’ailleurs fumeurs eux aussi, c’est devenu une habitude, un rituel… » Dit Daniel
Si, comme Daniel, vous êtes « conditionné » à allumer des cigarettes, le geste est ancré en vous comme un acte positif de nature à procurer du plaisir. Aussi, cette dépendance comportementale peut causer l’échec du sevrage si elle n’est pas également prise en charge. Il vous faudra réfléchir à la façon remplacer cette gestuelle.
Votre décision de cesser de fumer fait souvent suite à une longue période de maturation pendant laquelle vous avez intégré des messages qui vous incitent à l’arrêt et qui vous ont mis en quelque sorte le pied à l'étrier. Vous pensez que la cigarette vous apporte plaisir, détente ou bien-être ? Prenez bien conscience que « ce terme de plaisir ne s’adresse qu’à une petite partie du cerveau (représentant moins de 1% du corps) pour laquelle le tabac est devenu une drogue et ne s’adresse pas aux autres organes qui composent 99% du corps et pour lesquels le tabac est une souffrance » signale le Dr J.M Benhaiem . Elle est pour vous un moyen de lutter contre l’anxiété ou le stress ? Pensez-vous que la cigarette vous aide à vous détendre ? Rappelez-vous que la nicotine est un composant chimique qui produit sur l’organisme l’effet d’un excitant, il agit sur l’augmentation du rythme cardiaque et ne fait qu’ajouter du stress au stress.
Quel que soit votre âge, le sevrage tabagique présente des bénéfices dont vous tirerez avantage. De nombreuses études ont prouvé que l’arrêt du tabac améliore considérablement la santé au quotidien. Une partie des effets est réversible comme par exemple la probabilité de récidive d’infarctus du myocarde qui est diminuée par deux, un à deux ans après sevrage et qui après une dizaine d’années sans tabac est la même que pour les personnes qui n’ont jamais fumé, sans compter les nombreux bénéfices immédiats au quotidien (teint plus clair, peau plus lisse, souffle retrouvé, plaisirs des sens etc.…)
Lire la 2ème partie de cette chronique
*Par Michèle Freud, psychothérapeute, auteur, et Directrice de Michèle Freud Formations
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